Bien qu'il faisait plutôt chaud aujourd'hui, le ciel était couvert et les nuages à l'horizon ne laissaient présager rien de bon pour le reste de la journée. Une atmosphère lourde et une chaleur exceptionnelle pesait sur Mizutoshi actuellement, ce qui profitait bien évidement aux petits commerces, car les gens étaient plus enclin à profiter du temps dans ces conditions. Isamu quant à lui, revenait d'une ballade du Lac Ikeryu. C'était plutôt calme aujourd'hui, et il n'y avait pas grand chose à s'occuper quand on était un guerrier dans une zone qui parfois pouvait être paisible. Mais cela ne le dérangeait pas pour autant, il aimait aussi profiter du calme, regarder les pêcheurs qui s’adonnaient à leur tâche lui rappelant sa jeunesse, et observer les gens qui allaient et venaient. Bien sûr, lui aussi savait qu'un marché noir avait été établit à la sortie du village, mais cela n'était pas de son ressort.
Ainsi il vagabondait dans la petite ville, jusqu'à que son ventre commence à crier famine. Il alla donc se restaurer dans un petit restaurant auquel il avait l'habitude de s'arrêter de temps en temps, et mangea comme à son habitude : rapidement, et en petite quantité. Il n'était pas vraiment un gourmet, il pouvait manger autant un plat de pauvre qu'un met de riche, cela ne lui faisait ni chaud ni froid, il n'était pas vraiment difficile à ce niveau là. Se levant, il entama une nouvelle ronde. Mais rien ne brisa le petit train quotidien de la province et il n'y avait un problème dans les alentours. C'était souvent le cas mais aujourd'hui spécifiquement, c'était vraiment très, très calme. Isamu se dirigea vers la rive du Lac Ikeryu et, comme accompagné par une légère brise, s'assit délicatement près d'un rocher. Le vent commençait à se lever et les nuages noirs lointains s'étaient rapprochés. Le temps allait bientôt virer au gris.
Fermant ses paupières, Isamu apprécia la tranquillité de l'endroit, entendant au loin le bruitage sourd de la populace de Mizutoshi en pleine activité, entendant également un sifflement léger provenant du vent qui s’intensifiait. C'était vraiment paisible aujourd'hui. Peut être un peu trop, d'ailleurs, non ? Ouvrant grand ses yeux, le mercenaire observa la surface du lac lisse et brillante, l'eau claire sur laquelle on pouvait voir quelques barques de pêcheurs. Mais au sein de l'âme du guerrier se formait un pressentiment, un de ceux qui ne présage rien de bon. Que ce fut par précaution ou par peur, Isamu plaqua sa main sur la garde de son épée, ses sens à l'affût. Peut être se stressait-il pour rien, mais valait mieux être prudent que ne rien faire.